L'art de s'inspirer
Le cabinet à gourmandises
le réemploi investit les arts décoratifs
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Fascinée par le style néoclassique du XVIIIe siècle, j’ai toujours admiré ces joyaux d’ébénisterie tels que le serre-bijoux de Marie-Antoinette ou le Médaillier de Louis XVI. Ce dernier était, par sa beauté, bien plus qu’un simple meuble de rangement dont on a tendance à oublier la fonction première. Éblouissant dans sa technique et royal dans sa préciosité, c’est une pièce unique, un objet d’art à lui tout seul. Pour citer un exemple des matériaux utilisés, on peut décrire la composition des panneaux et médaillons en façade du meuble : telle une peinture représentant faune et flore, ce n’est pas de l’encre, mais des plumes ou des ailes de papillons et d’oiseaux des îles, noyées dans de la cire, qui furent utilisées !
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"Chers esthètes, vous attendez sûrement ce trimestre la suite de la conception du sauna aux accents orientaux. Le projet suit son cours, mais il a besoin de temps pour mûrir. On dit souvent que l'important n'est pas la destination, mais le voyage. En création, c'est particulièrement vrai. Le processus créatif est un cheminement sinueux, fait de découvertes, de doutes et de moments d'illumination. En attendant de vous dévoiler la suite, j'ai eu envie de partager avec vous un autre aspect de mon travail, une création plus intime, plus artisanale : la conception d'un meuble unique. Une plongée dans un processus créatif où la patience est reine.
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Cabinet Médailler de Louis XVI
Serre bijoux de Marie-Antoinette
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Ce type de meuble, appelé plus communément « cabinet », apparaît pendant le XVe siècle,
à l’heure où l’Europe s’ouvre sur le monde et décide d’en conquérir et piller une bonne partie.
De ces voyages, on rapporte de magnifiques bois, exotiques, donc rares et chers. Par souci d’économie, on développe par la même occasion la technique du placage. Ce meuble, souvent imposant, est destiné à conserver des collections d’objets précieux et des bijoux. Ses proportions sont particulières, car il n’est jamais très haut, entre 1,60 m et 1,80 m, et dispose de pieds très hauts. C’est un meuble théâtral où l’on va de surprise en surprise, car pour son propriétaire, c’était un moyen d’impressionner ses invités…
Fermé, le cabinet attire l'œil, mais reste généralement plus sobre dans son aspect extérieur qu’intérieur. Une fois ouvert, il révèle un tout autre décor pourvu de niches et tiroirs et relevant souvent d’un travail d’orfèvre.
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Alors, j’ai eu envie, moi aussi, de créer l’un de ces meubles bijoux, un meuble unique, car n’est-ce pas cela le propre de la décoration ? Se faire plaisir en retranscrivant notre singularité ? Un seul mot d'ordre : utiliser un maximum de matériaux issus de la récupération et apporter à ces éléments modestes une touche de préciosité.
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J’ai d’abord chiné un meuble sans valeur, mais qui devait remplir un cahier des charges défini : être en bois, haut et de faible profondeur et posséder des tiroirs. J’ai donc jeté mon dévolu sur une chinoiserie du XXe siècle sur Leboncoin.
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Vinrent les premiers croquis pour les modifications extérieures, le dessin des pieds, les nouvelles portes, les couleurs, puis la réflexion sur la théâtralisation de l’intérieur avec son choix de matériaux, la lumière, une broderie (avec des perles d'onyx rose), le gainage des tiroirs et des fonds, le tout pour mettre en valeur argenterie et cristallerie, mais aussi bocaux remplis de gourmandises.
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Bref, vous l’avez compris, ceci est un hommage aux arts décoratifs français et à l’épicurisme !"
